Comment nos entreprises spécialisées de l’aménagement urbain peuvent-elles s’engager dans la transition ? L'article 58 de la loi Economie circulaire du 10 février 2020 est entré en vigueur dans le courant du mois de mars 2021. Les acheteurs publics doivent désormais acheter des biens issus du réemploi, de la réutilisation ou qui intègrent des matières recyclées dans 17 catégories, dont le mobilier urbain et les bâtiments préfabriqués. En parallèle, la RE2020 tente d’imposer aux bâtiments neufs l’utilisation massive de biomatériaux, moins émetteurs de carbone au moment de leur fabrication. Face à ce nouveau cadre règlementaire, quelle réponse peut apporter un acteur du béton ?
Le banc en béton : bon pour 100 ans
Lorsqu’on pense construction durable, le réflexe bio-sourcé parait être la solution miracle. Prenons le temps du nuancer… J’ai en tête l’exemple d’une municipalité côtière qui souhaitait engager la ville dans des achats responsables et a équipé son front de mer de mobilier en bois. Or ce mobilier, plus fragile, a dû être remplacé au bout d’une année seulement, occasionnant une double dépense, et plus de consommation des ressources. A la différence du bois matériau, renouvelable mais fragile, le béton utilisé dans nos projets urbains a une durée de vie d’une centaine d’années. Ce cycle de vie long s’avère plus que nécessaire. Le mobilier urbain, du plus simple comme les bancs, tables d’orientation aux plus complexes comme les cabines de sanitaires publics, est souvent malmené. En extérieur, ils sont exposés aux intempéries et doivent résister à des conditions climatiques parfois extrêmes (tempêtes, neige, précipitations). Leur utilisation fréquente (parfois les incivilités et les dégradations volontaires) vient ajouter une difficulté supplémentaire. Aujourd’hui les matériaux renouvelables comme le bois ne peuvent répondre à ces exigences drastiques en termes de solidité et de longévité. Les collectivités, qui investissent dans des équipements sur le long terme, préfèrent se tourner vers la solution la plus pérenne possible pour leur mobilier urbain.
Un matériau à réinventer
Cela ne veut pas dire que nos entreprises spécialisées dans la construction modulaire, les équipements urbains et de solutions en béton en général ne doivent rester inactives dans le processus de décarbonation de l’économie, au contraire !
Aujourd’hui déjà, pour les enveloppes en béton utilisées dans les sanitaires publics, nous avons construit avec nos partenaires et fournisseurs une solution permettant d’alléger au maximum le poids et l’épaisseur de nos parois béton. Nous avons par exemple intégré un béton fibré aux modules de sanitaires que nous déployons dans toutes les gares ferroviaires de France. Ce béton, allégé, aminci, permet de réduire l’empreinte carbone de ces « mini-bâtiments », leur impact sur les sols, tout en conservant les propriétés clé de l’installation modulaire en béton : la stabilité dans le temps des installations en garantissant une résistance aux passages et lavages fréquents, au vandalisme …
Chez Citygie, et nos marques Francioli et Protecsan, leaders de la conception, de la fabrication en France et de la maintenance des équipement urbains (collecte de déchets, sanitaires publics, mobilier urbain, solutions de propreté …), nous cherchons sans cesse à innover. 80% des ventes que nous réalisons aujourd’hui proviennent de produits qui n’existaient pas il y a 5 ans. Pour Francioli, notre marque spécialisée dans les sanitaires publics, c’est même 2% de notre chiffre d’affaires qui est réinjecté dans des projets de développement, en anticipation des tendances de demain. Pré-fabrication, construction bio-sourcée, ville intelligente et équipements IoT, mobilier urbain durable et source d’énergies : le champ des possibles est immense !
Eric Piroud,
Directeur général du groupe Citygie